Elle s'en fâche un peu, comme vous pouvez voir.
Mais en si peu de temps qu'avez-vous pu savoir ?
Que l'époux trop heureux que le ciel lui destine [555]
Est pauvre, et pour tout bien n'a que sa bonne mine.
Il ne faut pas ainsi craindre légèrement,
Ma fille.
bas
De quel front le bon Cavalier ment !
Cette prédiction me met beaucoup en peine.
Ne vous alarmez point, je la puis rendre vaine. [560]
Toutefois
Est un grand Astrologue, et ne se trompe point,
Bien d'autres en ma place auraient inquiétude.
Certes, l'Astrologie est une grande étude,
Bien digne d'occuper un esprit curieux, [565]
Et noble d'autant plus qu'elle s'attache aux Cieux.
Si vous la possédez dans le degré suprême
Peu savent les moyens d'y réussir de même,
La spéculation n'est pas bonne pour tous.
Quoi qu'il en soit enfin, Monsieur, je suis à vous. [570]
J'eus toujours grande ardeur pour ceux dont la science
Relève le bon sang qu'ils ont de leur naissance,
Et s'il faut librement vous en faire l'aveu,
Dans mon jeune âge aussi je m'en mêlais un peu,
Mais différents soucis, l'embarras des affaires [575]
M'ont fait prendre depuis des soins plus nécessaires.
Dites-moi cependant. Auriez-vous pour suspect
Saturne regardant Venus d'un trine aspect,
Et peut-on justement tirer un bon augure
De la conjonction d'Hécate avec Mercure ? [580]