Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/192

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Louis}}
Pour durer plus d'un jour la fourbe est trop grossière,
Je vous l'avais bien dit.

Léonard

à Don Louis voyant rêver Don Fernand
Il rêve à ma prière,
Sans doute il l'examine avec attention. [1325]

don louys

à Léonard
Ce métier a besoin de spéculation,
Et je l'ai vu souvent en rencontre semblable
Dans une rêverie à peine concevable,
Il semble que l'esprit abandonne le corps.

léonard

Aussi faut-il en faire agir tous les ressorts, [1330]
Et que jusques au ciel sa vivacité monte.

don fernand

Oui, le vouloir fourber c'est me couvrir de honte,
Je n'en puis espérer qu'un embarras plus grand.
Léonard
à Don Louis
Voyez pour m'obliger quelles peines il prend.

don louys

À vous rendre content sans doute il se dispose. [1335]

léonard

à Don Fernand
Et bien, m'en allez-vous apprendre quelque chose ?

don fernand

Comme à vous abusez je n'ai point d'intérêt,
Sachez qu'on croit de moi beaucoup plus qu'il n'en est.
Je ne le cèle point, j'ai bien quelque principe
De cette Astrologie où tant de monde pipe, [1340]
Et sur ce fondement mes amis indiscrets
Ont feint d'en avoir vu de merveilleux effets ;
Mais quoi qu'on en publie, et quoi que l'on en pense,
Aucun n'en vit jamais la moindre expérience,
Et si par leur exemple à cette feinte instruit [1345]
Moi-même quelquefois j'ai confirmé ce bruit,
Ce n'a jamais été que quand la raillerie
Loin de passer pour crime était galanterie :