Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/211

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C'est déjà fait, il reste à te bander les yeux.

mendoce

Pourquoi !

philipin

Laisse-moi faire.

mendoce

En volerai-je mieux ?

philipin

Tu pourrais t'éblouir, et tomber cul sur tête.

mendoce

Bande donc, mais dis-moi, la monture ?

philipin

Elle est prête, [1740]
Je n'ai rien qu'à siffler, on me l'amènera.

mendoce

Une mule ?

philipin

Une mule.

mendoce

Et qui me conduira ?
Si j'allais m'égarer ?

philipin

Ô la vision bleue !
Quelque Diable follet suivra ta mule en queue.

mendoce

Il est donc, Philipin, des Diables muletiers ? [1745]

philipin

Doutes-tu qu'il n'en soit presque de tous métiers ?
Il en est de sergents, il en est de Notaires,
Il en est de barbiers comme d'apothicaires,
Il en est de greffiers, il en est de voleurs,
Il en est de dévots et de monopoleurs, [1750]
Il en est de tout poil, il en est de tous âges,
Il en est d'usuriers et de prêteurs sur gages,
De souffleurs d'alchimie et de rogneurs d'écus,
Il en est de jaloux, et même de cocus.
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