Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/268

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Frappe tout doucement, s'éveille-t-elle  ? Écoute.

MENDOCE.

Je pense ouïr marcher, l'on ouvre.

DON FÉLIX.

Éloigne-toi.


Scène IV


Don Félix, Léonor, Mendoce, Guzman.

LÉONOR.

Qui frappe à cette porte  ? Est-ce vous  ?

DON FÉLIX.

Oui, c'est moi, [840]
Qui vient vous rendre ici ce qu'un feu pur et tendre.

LÉONOR.

Parlez encor plus bas, on pourrait nous entendre.
Que vous me ravisez, et que j'ai souhaité
Vous pouvoir un moment parler en liberté !
Mais je devrais montrer un peu plus de colère, [845]
Vous me voyiez tantôt, et vous pouviez vous taire  ?

DON FÉLIX.

Mon amour s'exprimait assez par ma langueur,
Et mes yeux vous disaient les secrets de mon coeur.
Mais devant Don Bertran vous pouvais-je, madame,
Parler plus clairement de l'ardeur de ma flamme  ? [850]

LÉONOR.

Il est vrai qu'il s'oppose au bonheur de mes jours,
Mais pour moi contre lui n'est-il point de secours  ?

DON FÉLIX.

Oui, Madame, il en est, et sans que je m'explique,
Je puis vous affranchir d'un joug si tyrannique,