Scène V
Quel funeste conseil vous voulez que j’embrasse !
Consentir qu’il me voit, et qu’il me satisfasse !
Mais enfin cent raisons vous y doivent porter,
Que serviroit encore de vous les répéter ?
Outre que son pouvoir égale sa noblesse…
Endurer qu’il triomphe ainsi de ma foiblesse !
Je vous l’ai déjà dit, il est au désespoir
Que par de faux rapports on l’ait pu décevoir.
D’une indigne vengeance il dût prévoir l’issue,
Il dût moins s’emporter, mais l’offense est reçue.
Et de grâce, son nom ?
Quand vous m’aurez promis
D’accepter un accord qui vous doit rendre amis.
Quoi, mon lâche ennemi lors même qu’il s’accuse
En seroit quitte ainsi pour quelque vaine excuse,
Et tant que je vivrai l’on verroit sur mon front,
Les traits mal effacez d’un si sanglant affront ?
Donc s’il pouvoit s’offrir une voie assez prompte
Par où de votre injure il partageât la honte,
Et qu’attirant sur lui l’affront qu’il vous a fait,
De cette violence il démentit l’effet ?