Et vous m’osez charger de cet emploi funeste ?
Faisons notre devoir, le Ciel fera le reste.
Il faut vous obéir, mais souvenez-vous bien
Que ce lâche connu, je ne connois plus rien,
Et qu’à quoi que pour vous le respect me convie,
Son bonheur est mal sûr s’il me laisse la vie.
Adieu.
Scène III
C’est vous servir avec trop de rigueur
Du pouvoir que l’amour vous donne sur son cœur.
C’est montrer que l’amour n’est vertueux ou lâche,
Que selon les objets où sa flamme s’attache,
Et que si rarement un courage abattu
De cette passion se fait une vertu,
Jamais une grande âme où la gloire préside,
N’en prend dans ses desseins l’aveuglement pour guide.
Ainsi ce grand pouvoir que vous gardez sur vous,
Des plus âpres malheurs vous fait braver les coups.
Que vous êtes heureuse, et que je suis à plaindre !
Pouvant tout espérer, vous n’avez rien à craindre,
Mais si votre malheur étoit égal au mien,
Vous auriez tout à craindre, et n’espéreriez rien.