Gardez bientôt de prendre un sentiment contraire.
Pourquoi ?
Si je vous dis que le mort est mon frère ?
Votre frère !
Oui, mon frère, et vous pouvez juger
Si je puis vous défendre ayant à le venger.
Mais vous m’avez promis…
La promesse est frivole,
Jamais contre soi-même on ne donne parole.
Que prétendez-vous donc ?
Montrer par votre mort
Que le devoir du sang est toujours le plus fort.
Et bien, me voici prêt à vous rendre une vie…
Non, je sais mieux à quoi la gloire me convie,
Et ce n’est pas ici qu’au milieu du secours
J’aspire sans péril à terminer vos jours.
Adieu, retirez-vous, j’ai peur qu’on vous arrête,
Allez en sûreté chercher une retraite,
J’ai soin de votre vie et l’ose conserver,
Mais sachez qu’en effet c’est me la réserver,
Et qu’il n’est point de lieu, quoi que vous puissiez faire,
Où sur vous mon devoir n’aille venger un frère.
Croyez-vous que son sang qu’a répandu ma main
Soit l’effet criminel d’un injuste dessein ?