Scène IV
Voyez que l’amitié se croit beaucoup permis.
Souffre-t-on la contrainte entre les vrais amis,
Vous m’avez obligé, mais quel est ce message ?
D’autre que d’une fille il m’auroit fait ombrage,
Vous êtes tout rêveur.
Peut-être en ai-je lieu,
Mais enfin il est temps que je vous dise adieu.
Quoi, sans me découvrir ce qui vous inquiète ?
Dom Lope, c’est donc là cette amitié parfaite,
Je me découvre à vous, vous vous cachez de moi.
Avec peu de raison vous soupçonnez ma foi,
Et s’il faut éclaircir le sujet de ma peine
J’ai reçu rendez-vous, et c’est ce qui me gêne.
La faveur vous déplaît ?
J’aime et je suis aimé,
Mais un père fâcheux tient mon cœur alarmé,
Et contre mon espoir cette faveur offerte
Est moins faveur pour moi que l’arrêt de ma perte :
Il me hait, et la fille attendant son aveu
D’une vertu si fière accompagne son feu,
Que je n’en dois prévoir qu’une atteinte mortelle
Puisqu’elle se dispense à m’appeler chez elle.
Ainsi de ce vieillard redoutant le courroux
J’accepte avec chagrin un pareil rendez-vous,
Non, parce qu’au malheur dont ma flamme est suivie,
Si je suis découvert, il y va de ma vie,