Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Votre hymen fait leur gloire, et pour plus d’assurance
Sur ces mêmes serments qui pressent ma vengeance,
J’atteste tous les dieux, qu’au temple, aux yeux de tous,
La princesse demain vous prendra pour époux.
Ne craignez pas plus loin que l’effet s’en recule,
Ou s’il vous peut encor rester quelque scrupule,
Pour le mieux étouffer, venez avecque moi
L’assurer de vos soins et recevoir sa foi.


Scène VII


Nicandre, Arcas.

NICANDRE.

Quel coup de foudre, Arcas !

ARCAS.

Il est grand, il est rude.

NICANDRE.

Ô d’un cœur partagé mortelle inquiétude,
Que dans leurs intérêts engagent tour à tour
Par un effort égal et l’honneur et l’amour !
Mais c’est trop écouter un amour qui nous flatte,
Satisfaisons l’honneur en sauvant Timocrate,
Quand je vois que j’en tiens et vie et liberté,
Songer à d’autres soins est une lâcheté.

ARCAS.

L’effort dont sa vertu l’a fait pour vous capable,
Semble ici de la vôtre en attendre un semblable ;
Mais si le délivrant je pouvois trouver jour
À servir votre honneur ensemble et votre amour ?

NICANDRE.

À quel frivole espoir veux-tu porter ma flamme ?

ARCAS.

Je renferme, Seigneur, ce secret dans mon âme,