Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/258

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Sur un aveu si fort dont la preuve est facile,
À la reine sur l’heure on remène Trasille.

NICANDRE.

Arcas, qui l’auroit cru ?

ARCAS.

L’ambition, Seigneur,
A de puissants attraits à chatouiller un cœur,
Et de l’espoir du trône exclus par sa naissance,
Cléomène…

DORIDE.

Seigneur, le voici qui s’avance !
Vous-même sur sa fourbe essayez son esprit :
Je cours à la princesse en faire le récit.


Scène III


Nicandre, Cléomène, Arcas.

NICANDRE.

Enfin par une voie illustre et peu commune,
Le vaillant Cléomène a bravé la fortune,
Il la voit en esclave asservie à ses voeux.

CLÉOMÈNE.

Je me plaindrois à tort de n’être pas heureux.

NICANDRE.

Ce choix dont va partout la gloire être semée
Sans doute aura rendu la princesse charmée,
Son devoir lui doit être une assez douce loi ?

CLÉOMÈNE.

Du moins sans répugnance elle a reçu ma foi.

NICANDRE.

Qui l’affermit au trône y mérite une place.

CLÉOMÈNE.

Elle me l’a promise, et de fort bonne grâce.

NICANDRE.

C’est le moins qu’elle doive à l’amour d’un héros.