L’hymen où votre cœur trouve tant d’injustice,
S’il n’en est pas le charme, en sera le supplice,
Et puisque votre orgueil s’obstine à m’outrager,
S’il ne le peut abattre, il m’en saura venger.
Et moi, Seigneur, et moi, j’oserai vous apprendre,
Qu’abandonnant ma vie au soin de m’en défendre,
Je sais pour en sortir cent chemins différents,
Si je vous vois marcher sur les pas des Tyrans.
Oui, je serai Tyran, et puisqu’on se déclare,
Pour qui m’est trop cruel je veux être barbare,
Dépouiller le respect dont j’ai trop pris la loi,
Et perdre une pitié que l’on n’a pas pour moi.
Dans l’affreux désespoir où vous livrez mon âme
De ses plus noirs effets vous aurez tout le blâme,
Lorsque je m’en défends c’est vous qui m’y forcez.
Un mot pour l’empêcher peut encor être assez,
Mais enfin votre arrêt par le mien se prononce,
Et si rien ne fléchit son esprit obstiné,
Exécutez soudain l’ordre que j’ai donné.
Scène II
Ma mort est résolue, et bien, me voilà prête,
Ah, Madame, voyez…
Non, non, mon choix est fait,
Et quel que soit votre ordre, il en faut voir l’effet.