Puisqu’il n’est point de prix trop haut pour leurs services,
De sa rébellion cessons d’être complices,
Et rompant un accord trop long-temps écouté,
Par l’espoir qui l’anime abattons sa fierté.
Seigneur, j’en crains pour vous un succès tout contraire,
En pensant faire tout gardez de ne rien faire.
Le cœur de la princesse est altier en un point,
Qu’il pourra perdre un trône, et ne se rendre point.
Puis qu’aux vœux d’Alaric Eucherius la cède
D’un hymen qui l’éloigne essayez le remède ;
L’absence sur l’amour a beaucoup de pouvoir,
Et l’on cesse d’aimer quand on cesse de voir.
Ce remède est trop dur pour vous en oser croire,
Il blesse Eucherius comme il trahit ma gloire.
Quand l’effet pour sa flamme en seroit moins douteux,
Voyez ce que pour moi la paix a de honteux.
Pouvez-vous m’y porter sans vouloir qu’on déclare
Que sous Honorius Rome a craint un barbare,
Et qu’un Goth insolent, qu’elle dût accabler,
A trouvé les moyens de la faire trembler ?
Épargnons à sa gloire une telle bassesse,
Et pour rendre…
Seigneur, j’aperçois la princesse,
Souffrez que je vous quitte ; en de tels intérêts
Il faut pour s’expliquer des entretiens secrets.