Ce trône qu’il souhaite à mon impatience,
Le ciel sans son secours le doit à ma naissance,
Et mon cœur n’y voit rien qu’il n’aime à dédaigner
Pour lui ravir l’honneur de m’avoir fait régner.
L’ambition trompée adoucit bien une âme,
Nous en verrons l’effet.
Scène V
Qu’a l’empereur, madame ?
Si j’en crois l’apparence il vous quitte en courroux.
Quel en est le sujet ?
Me le demandez-vous ?
De vos rares conseils il fait agir l’adresse
Sans pouvoir m’obliger à faire une bassesse,
Et c’est son déplaisir qu’une illustre fierté
Soutienne ma vertu contre leur lâcheté.
Pour ne me plaindre pas, j’ai besoin de connoître
Ce que doit un sujet à la sœur de son maître.
J’ai pu trahir sa gloire, et s’il prend mes avis,
Il ne se repent point de les avoir suivis.
Que sa gloire par eux s’assure ou se hasarde,
Je ne prends intérêt qu’à ce qui me regarde,
Et trahirois la mienne à ne pas repousser
La honte de l’hymen où l’on veut me forcer.
L’amour d’Eucherius ayant su vous déplaire,
Il a tort de garder un espoir téméraire ;