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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/592

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Et ferez vanité de ne plus déguiser,
Que pour me perdre seule, on voulut l’accuser.

Stilicon

Ah, madame ! Quittez une erreur volontaire.
N’excusez point un fils que désavoue un père ;
Le sang en sa faveur auroit séduit ma voix,
Mais contre mon devoir la nature est sans droits.
Vous voyez son forfait dans l’ardeur qui l’anime,
En vous osant aimer, il fit un premier crime,
Et son respect pour vous par son feu violé,
N’a pu dans un plus grand voir son cœur ébranlé.
Hors l’objet qui le charme il n’a rien à connoître,
Pour gagner sa maîtresse il veut perdre son maître,
Et tient son attentat facile à pardonner,
Si vous demandant grâce il peut vous couronner.

THERMANTIE

Mais cependant, seigneur, d’une lâche entreprise
On ne peut trop pour vous redouter la surprise,
Il faut pourvoir sur l’heure à votre sûreté.

PLACIDIE

Oui, madame, et punir qui l’aura mérité.
Attendant que du crime on ait quelque lumière,
Dans mon appartement je me fais prisonnière ;
Preste à répondre à tout, on m’y peut observer.
elle sort.

Stilicon

Ô sort, dont le caprice osa trop m’élever !

HONORIUS

Va, si de sa fureur quelque chose est à craindre,
Songe à m’en préserver, et non pas à te plaindre.
Donne ordre…

Stilicon

moi, seigneur ? Prendre