Seigneur…
Embrasse-moi !
Je dois cette tendresse à ton zèle, à ta foi.
Ton devoir dans ton fils m’offroit une victime…
Pour ce coupable fils oublierez-vous mon crime,
Seigneur ? Dans son forfait mon esprit partagé…
Ah ! Vous seule, ma sœur, en avez bien jugé ;
Il étoit innocent, et jamais l’imposture
N’avoit fait soupçonner une vertu si pure.
Quoi, ce n’est pas pour lui qu’à hauts cris déclarez…
Son nom s’est fait ouïr parmi les conjurez ;
Mais on l’a vu bientôt, contre leur espérance,
Aux dépens de leur sang prouver son innocence.
Mon fils n’est point coupable ! Ah, permettez, seigneur,
Que je coure jouir d’un si rare bonheur,
Qu’en ses embrassements…
Tu le vas voir paroître,
Demeure.
Mais, seigneur, connoissez-vous le traître ?
Pour qui conspiroit-on ?
C’est ce qu’on va savoir
Par ceux des assassins qui sont en mon pouvoir,
Du ciel dans leur défaite admirez la justice.
Ils voyoient à leurs vœux l’occasion propice.
Dans les nouveaux soupçons qui m’avoient alarmé,
Seul avec ton fils je m’étois enfermé ;