Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et te venger des maux où t’a précipité
L’inutile secours que ton feu m’a prêté.

Sostrate.

Quoi, contre la Princesse armer votre colère ?
Ah, Seigneur, songez-vous…

Sinorix.

L’arrêt t’en doit déplaire,
Tu l’aimes, je le sais, et ton amour soumis
Pour punir son orgueil ne se croit rien permis.
Garde ces sentiments, tandis que ma vengeance
Pressant…

phaedime.

Voyez, Seigneur, que la Reine s’avance.

Sinorix.

La Reine vient ici ! Qu’en dois-je présumer ?
Dieux, rendez-la flexible, ou m’empêchez d’aimer.


Scène IV


Sinorix, Camma, Sostrate, phaedime

Sinorix.

Madame, quel dessein en ce lieu vous amène ?
Y venez-vous chercher à jouir de ma peine,
Et dans le désespoir où vous m’avez réduit,
Par ce triste spectacle en goûter mieux le fruit ?

camma.

Je veux bien l’avouer, vous m’aviez su contraindre
À croire en vous ce feu dont je vous oyais plaindre,
Mais dans vos feints transports je connois mon erreur,
Vous appelez amour ce qui n’est que fureur.
Quoi ? Si je me défens de faire une bassesse,
Il faut soudain d’exil menacer la Princesse,