Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/167

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camma.

Chacun dans ses malheurs est juge de la sienne,
Mais, Princesse, aujourd’hui que rien ne vous retienne,
Je ne déguise point ce que vous connoissez,
Pour rompre mon hymen éclatez, agissez,
Puisqu’il empêche seul un injuste supplice,
Puisqu’il sauve Sostrate…

Sostrate.

Ah, souffrez qu’il périsse,
Qu’il remplisse en mourant la gloire de son sort.
 À Hesione.
Madame, s’il se peut, obtenez-moi la mort,
Empêchez l’injustice où se porte la Reine.

hésione.

Non, non, Sostrate, non, ton espérance est vaine,
Lors que l’offre d’un Trône a droit de nous flatter,
Quels qu’en soient les degrés, il est beau d’y monter.
C’est par là qu’on s’assure une illustre mémoire.

camma.

Il est divers chemins qui mènent à la gloire.

hésione.

Y prétendre arriver par des moyens si bas,
Ce sont de vos secrets qu’on ne pénètre pas.

camma.

Je n’ai point d’autre choix dans celui qu’on me laisse,
Nommez-en les motifs injustice, bassesse,
Pour moi qui fuis l’aigreur d’un plus long entretien,
Je porte ma réponse, et n’écoute plus rien.