Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/277

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Dites-moi que l'Amour de mes malheurs confus

N'aura jamais de part au bonheur de Pyrrhus,

Que si sans vous montrer de la gloire ennemie

Vous pouviez...

ANTIGONE

Prince, adieu, je vois Déidamie, [150]

Et ce que je crains d'elle en de si rudes coups

Vous fait connaître assez ce que je sens pour vous.


Scène III

Pyrrhus se croyant Hippias, Déidamie, Néré
PYRRHUS

Madame, si de vous le Ciel a fait dépendre

Ce qu'à mon feu cent fois vous avez fait attendre,

À quand réservez-vous ces moyens assurés [155]

De m'arracher aux maux qui me sont préparés ?

Malgré le peu d'espoir que je gardais dans l'âme,

Vous m'avez répondu du succès de ma flamme.

En vain l'heureux Pyrrhus faisait trembler ma foi,

Vous deviez l'empêcher de triompher de moi ; [160]

Quand j'ai craint son hymen, ma crainte était frivole,

Cependant...

DÉIDAMIE

Prince, allez, je vous tiendrai parole,

Vous vous alarmez trop.

PYRRHUS

Vous la tiendrez ? Hélas !

Est-il temps qu'on promette, et qu'on n'agisse pas ?

Encor quelques moments, et tout me désespère. [165]

Un péril si pressant souffre-t-il qu