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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/95

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Vous viendrez au secours, s’il sait mal vous connoître.
Parle, à qui donc es-tu ?

GUZMAN.

Parle, à qui donc es-tu ?Moi ? Je suis à mon maître.

ISABELLE.

Et c’est Dom Dionis, que ce maître ?

GUZMAN.

Et c’est Dom Dionis, que ce maître ?Il est vrai.

ISABELLE.

Est-ce lui que tu vois ?

GUZMAN.

Est-ce lui que tu vois ?Si c’est lui ? Je ne sai.
Puis-je le démêler d’avecque sa figure ?

D. FERNAND.

Ce que j’ai dit, Madame, est la vérité pure ;
Dom Dionis, sans doute, est un autre que moi.

BÉATRIX.

Mais nous l’avons laissé tantôt avecque toi.

GUZMAN.

L’ayant quitté depuis, je ne sai plus qu’en dire,
On me l’a pû changer, & j’en aurois le pire.

ISABELLE.

Mais tu l’aurois connu quand tu l’as abordé ?

GUZMAN.

Je m’avançois vers lui quand je l’ai vû mandé ;
Ainsi, j’ai crû devoir le suivre à l’aventure ;
Dom Dionis, tant mieux ; Dom Fernand, je l’abjure.

LÉONOR.

Pour les pouvoir surprendre ils s’entendent trop bien.

JACINTE.

Tous leurs déguisemens ne vont servir de rien.
Quand la coëffe abaissée, allant en inconnue,
J’ai trouvé ce matin Dom Fernand dans la rue ;
Et que de ma maîtresse il a lû le billet,
Tu m’as complimentée en fidéle valet.
Tu disois ton avis, c’étoit alors ton maître.