Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/106

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Madame, on poursuit mon affaire ;

Votre crédit bientôt me sera nécessaire :

J'ose en espérer tout.

La tante

Il me sera bien doux

D'avoir occasion de m'employer pour vous.

Mon frère m'en écrit d'une assez bonne sorte

Pour n'y rien négliger; et d'ailleurs, mais n'importe,

L'effet vous montrera si je sers mes amis.

Léandre à La tante

Ce titre est glorieux, vous me l'avez promis.

La tante

Vous y prétendez donc?

(Pendant que la tante parle tout haut à Léandre Oronte entretient la nièce tout bas, et Lisette est au milieu qui tâche d'empêcher la
tante de les observer. )

Léandre


Beaucoup plus que personne.

La tante

Si je ne suis pas belle au moins suis-je assez bonne,

Et c'est toujours de quoi réparer ce défaut.

Léandre

Défaut, madame !

La tante

On sait un peu ce que l'on vaut ;

Et sans ce grand éclat d'une beauté brillante

Quelquefois une femme a l'heur d'être touchante.

Il est mille agrémens...

Léandre

C'est ce qu'on voit en vous,

Et l'assemblage en est si charmant et si doux

Que j'admire souvent en vous voyant paroître...

La tante

Vous avez assez l'air de vous y bien connoitre.

Léandre

Par ce que je vous dis du moins vous l'éprouvez.
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