Quoi! vous seriez la tante?
Moi-même.
Je ne sais si le diable me tente,
Mais je sais qu'il méfait vouloir que cela fût.
Ah ! quel plaisir alors de s'aimer but à but !
Car ne pouvant causer un mal de cœur extrême,
Tel qu'on l'auroit pour vous, vous l'auriez tout de même»
Mal de cœur en amour est un drôle de mal.
Mais qui de notre tante est donc l'original?
Sans railler est-ce vous?
Je ne suis point surprise
De vous voir affecter exprès cette méprise ;
Vous êtes obligeant, et me voulez flatter.
Non, ma foi, j'enrageois d'avoir lieu de douter ;
Et déjà je songeois à trouver quelque adresse
Pour planter là la tante et donner sur la nièce.
Ma nièce est-elle si...
Chacune vaut son prix, Mais enfin,,.
Est-il fou de s'être ainsi mépris ?
Le beau jeune seigneur ! qu'il est bien fait !
Ma mère
A pris aussi, dit-on, grand plaisir à me faire,
Et je m'en suis senti, car certain air gaillard
Que j'ai d'elle hérité me rend tout égrillard.
Je vous divertirai, belle tante. Ah! ma nièce!
Il faut céder, la tante est la même jeunesse,