Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/171

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Pour peu qu'il parle encore, adieu tout le mystère.

La montagne bas.

Que diable a-t-il fait croire, et que dit celle-ci?

Philipin il La tante.

Voir que vous sachiez tout lui donne du souci.

La tante à La montagne.

D'un affront si cruel le souvenir vous fâche ;

Mais les fautes d'autrui ne sont pas...

La montagne

Ah ! le lâche !

La douleur dont m'accable un si dur souvenir...

Ami, pour un moment, daigne me soutenir,

Je n'en puis plus.

(Il fait semblant de se trouver mal, cl s'appuie sur Philipin, qui lut conte lotit à l'oreille.)

La tante

Lisette, il faudrait...

La montagne

Non, madame;

Ce n'est rien.

Lisette à La tante.

Ces malheurs abattent bien une ame ;

Plus la naissance est haute, et plus on les ressent.

La tante

Qu'une fille est partout un meuble embarrassant !

Lisette

Si j'étois que de vous, et que j'eusse une nièce,

Je saurais m'en défaire aussitôt.

La tante

Rien ne presse ;

Voyons auparavant quel sera mon destin.

Lisette

Oronte a su toucher votre cœur ; mais enfin

Le baron, sans réserve, aspirant à vous plaire,

Je prendrais le plus sûr.

La montagne bas à Philipin.

J'entends, laisse-moi faire.

Philipin bas à La montagne.