Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

a tante|c}}
Quoi ! ne pouvoir souffrir qu'on tâche à vous gagner;

Et contre un gentilhomme avoir l'ame si fiére !

La montagne

Oui, pendu, lui, vous dis-je, et sa gentilhommière.

Ne tient-il qu'à venir affronter des barons?

Par son cou, sans ressource...

La tante

Eh bien ! nous le verrons.

M'aimez-vous?

La montagne

Les transports dont mon ame est suivie

Ne vous font que trop voir...

La tante

Donnez-moi donc sa vie ;

Sans cela point de foi.

La montagne

Qui diable en demi-jour

Vous est déjà pour lui venu faire la cour ?

Vous en a-t-on appris le pays, la naissance ?

La tante

Signons sa grâce ; après entière confidence.

La montagne

Signons puisqu'il le faut, mais à condition

Que vous ne ferez point languir ma passion,

Et que dés aujourd'hui, par bon contrat en forme,

J'aurai droit de vous dire, Attendez-moi sous l'orme.

Sans cela point d'accord.

La tante

Vous prendre pour époux

Ne seroit pas sans idoute assez faire pour vous.

Ma nièce est jeune et riche; allez, je vous la donne.

La montagne

Et moi je vous la rends, vous me la baillez bonne.

Je hais ces yeux fripons dont la malignité

Est, dit-on, fort sujette à la fragilité.

Par la moindre douceur leur friandise émue

Laisse égarer soudain leurs regards vers la nue;