Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/175

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Quoi donc...

La montagne

Vous mitonnez le taciturne Oronte ;

Et si jamais l'hymen le met entre vos bras

Vous prendrez patience, et n'en pleurerez pas.

La tante

Mais si je ne sens point pour vous grande tendresse?

La montagne

Si je n'en sens non plus pour votre sotte nièce?

La tante

Qu'a-t-elle de si sot pour vous en dégoûter?

La montagne

Et qu'ai-je de si laid pour me tant rebuter?

La tante

Vingt mille écus pour elle ont entré dans Je masse.

La montagne

Mille barons et plus sont sortis de ma race.

La tante

Mon bien en l'épousant vous est sûr quelque jour.

La montagne

Vous devenez baronne en payant mon amour.

La tante

Mais quand ce ne seroit que cet hymen m'importe.

La montagne

Serviteur.

La tante

A la fin la colère m'emporte.

Ah ! le vilain magot qui refuse les gens !

La montagne

Ah ! la laide guenon qui jase à soixante ans !

La tante

Quoi ! joindre impudemment le mensonge à l'injure !

Soixante ans !

La montagne

Oui, soixante à fort bonne mesure,

Et je le maintiendrai devant votre mignon ;

Je le connois.
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