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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/242

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Flaminius

Sautant de bord en bord pour animer les siens
Dans un Combat Naval contre les Rhodiens,
Il reçut tant de coups qu’à force de blessures
Son sang trouvant partout de larges ouvertures,
Il tomba de foiblesse, et dans chaque Parti
Par les flots en tombant on le crut englouti.
Cependant un Vaisseau qu’écarta la tempête
Ravit aux Rhodiens cette illustre conquête,
Et son bonheur fut tel que par un prompt secours,
Sans le faire connoître, on prit soin de ses jours.

Procule

C’est ce qu’Attale ignore ?

Flaminius

Et ce qu’il faut lui taire
Jusqu’au flatteur hymen que son amour espère.
Permettre qu’Annibal remplisse cet espoir
Ce sera lui donner un Gendre sans pouvoir,
Qui se verra sans Trône, et dépendant d’Eumène
Ne pourra soutenir qu’une impuissante haine.
Annibal en nos mains seroit à préférer,
Mais en vain jusqu’ici j’ai voulu l’espérer.
Prusias est trop mol, et son inquiétude
Pour oser rien de ferme a trop d’incertitude.
Attale à ce défaut d’Élise étant l’époux,
Nous ôtera…

Procule

Voyez qu’il s’avance vers vous.