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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/268

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Vous allez trembler, Prince, au nom de Prusias.

Nicomède

Quoi, mon père…

Élise

Oui, de lui viennent ces attentats.
L’innocence d’Attale est assez avérée.

Nicomède

Ô triomphe pour moi de trop peu de durée !
N’importe, osons, Seigneur ; tant que j’aurai du sang,
J’appuierai votre haine, et soutiendrai mon rang.

Annibal

Elle doit à vos yeux être d’autant plus chère
Que l’on voit chaque jour que Rome dégénère.
Pyrrhus armant contre elle un dangereux parti,
D’un poison préparé fut par elle averti.
Quelque animosité qu’elle se crut permise,
Elle n’en voulut point triompher par surprise.
Cependant aujourd’hui le crime est de ses droits,
Et pour perdre Annibal, elle corrompt les Rois.


Scène IX

Annibal, Nicomède, Élise, Araxe, Alcine

ARAXE à Nicomède.
Seigneur, de Prusias plaignez la destinée.

Nicomède

Araxe.

Araxe

Il ne vit plus.

Nicomède

Ô funeste journée !
Mon Père ne vit plus ?

Araxe

À peine a-t-il appris
Ce que pour Annibal vous avez entrepris,