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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/293

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ACTE II



Scène première


Le Marquis, Anselme

Le Marquis

N’allez pas plus avant, Beau-père, il fait trop sombre,
Et quoi que de la nuit mes yeux incaguent l’ombre,
Chez vous de vos vieux ans le cours trop actuel
Doit avoir affaibli le rayon visuel,
Et par là j’aurois peur qu’en marchant, quelque pierre
Vous fît mal à propos donner du nez en terre.
Seulement pour demain, quand je vous irai voir,
Préparez votre Fille à faire son devoir.

Anselme

Dès mes plus jeunes ans un Chevalier de Malte
M’apprit que quand l’honneur qu’on daigne nous faire…

Le Marquis

Halte.
Votre caducité de trop loin se souvient ;
Si je vous fais l’honneur, le profit m’en revient.

Anselme

Du moins je vous réponds d’une Fille fort sage,
Modeste, accorte, douce, à qui, dès son bas âge
Où l’esprit est toujours de fadaise rempli,
Les Quatrains de Pybrac ont donné le bon pli.
Elle les savoit tous, sur chacun, bonne glose.

Le Marquis

Les Quatrains de Pybrac ne font rien à la chose,
Et votre Fille, étant ce que je me la peins,
Ne se mariera pas pour dire des Quatrains.
Est-elle propre ?