Ce n’est qu’un sot, il ne sait ce qu’il dit.
Il vous plait donc ?
Que trop.
Il n’avoit point d’esprit.
Vous consultez ensemble. Hélas ! Qu’en dois-je croire ?
Parlez, résolvez-vous ou ma perte, ou ma gloire ?
Vous venez de me peindre un cœur bien enflammé,
Et quiconque aime ainsi mérite d’être aimé.
Mais si d’un autre amour j’étois préoccupée ?
Ah, de quel désespoir j’aurois l’âme frappée !
J’en mourrois de douleur ; mais dans mes déplaisirs
Vous ne me verriez point contraindre vos désirs.
Je vous l’ai dit ; malgré l’aveu d’un Père,
Je renonce à l’espoir si je ne puis vous plaire.
Un autre à votre bien pourroit être attaché,
Mais ce n’est que de vous que j’ai le cœur touché,
Et quand vous auriez eu le sort moins favorable,
Vous seriez à mes yeux également aimable.
Votre seule personne est tout ce que je vois.
Ces nobles sentiments obtiennent tout de moi,
Et rien ne sauroit plus m’obliger à vous taire,
Que quand vous seriez que ce qu’est votre frère,
Trahi de la fortune, avec la même ardeur
Je voudrois vous donner et ma main et mon cœur.
Ni le rang de Marquis, ni tous vos droits d’aînesse…
Elle croit que je suis le Marquis ? Ah Dieux !
Qu’est-ce ?
Nous vient-on écouter ?