Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/329

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Le Marquis

De la voir rire. Elle est grassette.

Olimpe

Laissez-moi.

Le Marquis

Je veux.

Olimpe

Ne veuillez rien.

Le Marquis

Ah, petite dodue,
Pour un peu d’embonpoint vous faites l’entendue !
S’il ne faut que cela que faire voir du gras,
Je m’en vais vous montrer…

Lucrèce

Ah, ne nous montrez pas.
Mon Dieu, le vilain homme !

Olimpe

Où peut-être mon père ?
Il le faut appeler.

Le Marquis

Nous n’en avons que faire.
Ces bouquins du vieux temps ne sont propres à rien.

Lucrèce

Vous le traitez si mal…

Le Marquis

Je le traite assez bien.
Si le nom de bouquin est un nom qui le choque,
D’où vient qu’il vieillissoit ? C’est pour lui, je m’en moque.

Lucrèce

Mais quand vous vieillirez…

Le Marquis

Pourquoi vieillir ? Les ans
Ne sont faits proprement que pour les sottes gens.
Qu’on ait l’air tel que moi, galant, fin, le visage
Soutenu d’un brillant… C’est toujours le bel âge.
Voyez-moi bien, je suis des propres s’il en est.
Mon habit vous plaît-il ?