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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/476

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ACTE II



Scène I


CHARLOTE, PIERROT

Il sort.

Charlote

Notre-dinse, Piarrot, pour les tirer de paine,
Tu t’es là rencontré bian à point.

Pierrot

Oh, marguenne.
Sans nous c’en étoit fait.

Charlote

Je le crois bian.

Pierrot

Vois-tu ?
Il ne s’en falloit pas l’épaisseur d’un fétu.
Tous deux de se nayer eussiont fait la sottise.

Charlote

C’est donc l’vent d’a matin…

Pierrot

Aga quien, sans feintise,
Je te vas tout fin drait conter par le menu,
Comme en n’y pensant pas le hasard est venu.
Il aviont bien besoin d’un œil comme le nôtre,
Qui les vît de tout loin, car c’est moi, com’i dit l’autre,
Qui les ai le premier avisés. Tanquia don,
Su le bord de la Mar bian leu prend que j’équion,
Où de tarre Gros-Jean me jetoit une motte,
Tout en batifolant, car com’tu sais, Charlote,
Pour v’nir batifoler Gros-Jean ne charche qu’où,
Et moi par-fouas aussi je batifole itou.