Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/493

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Maturine, à Charlote.

Oui, puisqu’i sait sqien est,
Qui nous juge.

Charlote, à Dom Juan.

Monsieu, jugé nous, si vous plaît.
Laqueule es-parmi nous…

Maturine, à Dom Juan.

Gageons qu’c'est moi qu’il aime,
Vous z’allé voir.

Charlote, à Maturine.

Tant mieux, vous z’allé voir vous-même.

Maturine, à Dom Juan.

Dites.

Charlote, à Dom Juan.

Parlez.

Dom Juan, , à toutes les deux.

Comment ? Est-ce pour vous moquer ?
Quel besoin avez-vous de me faire expliquer ?
À l’une de vous deux j’ai promis mariage,
J’en demeure d’accord, en faut-il davantage ?
Et chacune de vous dans un débat si prompt,
Ne sait-elle pas bien comme les choses vont ?
Celle à qui je me suis engagé, doit peu craindre
Ce que pour l’étonner l’autre s’obstine à feindre ;
Et tous ces vains propos ne sont qu’à mépriser,
Pourvu que je sois prêt toujours à l’épouser.
Qui va de bonne foi hait les discours frivoles ;
J’ai promis des effets, laissons-là les paroles.
C’est par eux que je songe à vous mettre d’accord,
Et l’on saura bientôt qui de vous deux a tort,
Puisqu’en me mariant je dois faire connoître
Pour laquelle l’amour dans mon cœur a su naître.

Bas, à Maturine.

Laissez-la se flatter, je n’adore que vous.

 
Bas, à Charlote.

Ne la détrompez point, je serai votre Époux.