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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/539

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Si ces larmes sont peu, j’ose vous en presser
Par tout ce qui jamais vous put intéresser.
Après cette prière, adieu, je me retire.
Songez à vous, c’est tout ce que j’avois à dire.

Dom Juan

J’ai fort prêté l’oreille à ce pieux discours,
Madame, avecque moi demeurez quelques jours.
Peut-être en me parlant vous me toucherez l’âme.

Elvire

Demeurer avec vous n’étant point votre Femme !
Je vous ai découvert de grandes vérités.
Dom Juan, craignez tout, si vous n’en profitez.


Scène VII


DOM JUAN, SGANARELLE, Suite

Sganarelle

La laisser partir, sans…

Dom Juan

Sais-tu bien, Sganarelle,
Que mon cœur s’est encor presque senti pour elle ?
Ses larmes, son chagrin, sa résolution,
Tout cela m’a fait naître un peu d’émotion.
Dans son air languissant je l’ai trouvée aimable.

Sganarelle

Et tout ce qu’elle a dit n’a point été capable…

Dom Juan

Vite à dîner.

Sganarelle

Fort bien.

Dom Juan

Pourquoi me regarder ?
Va, va, je vais bientôt songer à m’amender.