Il pense à vous sans cesse , s’il avoit cent cœurs....
Quand il peut me parler il me dit des douceurs,
Mais son sexe partout doit ce tribut au nôtre.
Mon maître,croyez-moi,n'est point fait comme un autre.
A moins qu'on ne lui plaise et plaise tout de bon
Jamais sur la fleurette il ne règle son ton.
Jamais? et quelquefois il en conte à ma tante.
C'est là de son amour la preuve convaincante.
Il n'est pas de ces gens si fort abandonnés
Qu'il doive être réduit aux attraits surannés ;
Et si par votre tante, aussi vieille que folle,
Il se laisse arracher quelque douce parole,
S'y pourroit-il résoudre à moins que de savoir
Qu'on n'obtient que par là le plaisir de vous voir?
Mais que doit-il attendre enfin, que lui dirai-je?
Que j'ai lu son billet.
Le rare privilège !
N'aurons-nous rien de plus?
Quoi! tu n'es pas content?
La plus indifférente en feroit bien autant ;
Ce n'est que savoir lire.
Un jour viendra peut-être...
Un peut-être n'est point ce que cherche mon maître.