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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/151

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D. Fernand.

Pourquoi tant sangloter ?

Béatrix bas.

Pourquoi tant sangloter ?C’est autant de pendu ;
Où vas-tu, malheureux ?

Sganarelle.

Où vas-tu, malheureux ?La douleur qui me presse…
Ah, Monsieur !

D. Fernand.

Ah, Monsieur !Apprens-nous quelle est cette tristesse,
D’où te vient ce grand deuil ?

Sganarelle.

D’où te vient ce grand deuil ?Monsieur, si je l’ai pris,
C’est à mon grand… Bonjour, ma pauvre Béatrix.

Béatrix.

Dieu te garde.

Sganarelle montrant Isabelle.

Dieu te garde.Est-ce là la petite Barbete,
Qui n’étoit qu’un bouchon quand nous fîmes retraite ?

Béatrix.

Elle-même.

Sganarelle.

Elle-même.En douze ans comme une fille vient ?
Je l’ai bien fait sauter.

Béatrix.

Je l’ai bien fait sauter.Est-ce qu’il t’en souvient ?

Sganarelle.

La voilà belle & grande.

Béatrix.

La voilà belle & grande.Assez.

Sganarelle.

La voilà belle & grande.Assez.Mon pauvre maître,
En partant de Goa, brûloit de la connoître ;
Mais sa mort…

D. Fernand.

Mais sa mort…Tu viens donc m’annoncer son trépas ?
Il est mort ?