Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/154

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Sganarelle.

Tu me les as volés.Volés ?Toi.Patience,
Pour un mort, vous n’avez guére de conscience.

D. César à D. Fernand.

Que dit-il ?

D. Fernand.

Que dit-il ?Il prétend qu’arrivant à Cadis,
En cinq jours chez Gomez vous êtes mort.

D. César.

En cinq jours chez Gomez vous êtes mort.Tant pis,
Me voilà mal.

Sganarelle à D. Fernand.

Me voilà mal.Il croit vivre encor ?

D. Fernand.

Me voilà mal.Il croit vivre encor ?Quoi, tu penses
Te sauver du gibet par tes extravagances ?

D. César.

Dans quelque chambre sûre il le faut enfermer.
Là…

D. Fernand.

Là…Non, puisqu’à le perdre il nous veut animer,
Tout droit à la potence, il est juste qu’il meure.

Carlin à Sganarelle.

Courage, il ne s’agit que d’un méchant quart d’heure ;
C’est à quoi dès long-temps tu dois t’être attendu.
N’es-tu pas bienheureux de n’être que pendu ?

Sganarelle.

Au diable soient les morts, & toute leur sequelle.

Béatrix.

Que j’ai pitié de toi, mon pauvre Sganarelle !

D. Fernand.

Suis-moi, certain caveau sera là-bas ton fait.
Si tu n’y parles, va.

Sganarelle.

Si tu n’y parles, va.J’ai dit ce que j’ai fait.

Carlin.

Marchons vîte.