Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/183

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PROLOGUE


La toile qui cache le théâtre étant levée, laisse paroître un temple de riche architecture, que la Gloire a fait élever pour le Roi. L’Ordre en est composite, avec plusieurs arcades et colonnes de jaspe d’orient, dont les bases et chapiteaux sont d’or, aussi bien que les modillons et les fleurs de lys qui sont les ornements des corniches et des frises. Le haut du Temple est fini par un Attique où se voit un buste de héros directement au-dessus de chaque milieu des chapiteaux. Les supports des colonnes sont des piédestaux qui représentent une partie des conquêtes du Roi, et les superbes bâtiments qui se sont faits, ou qui ont été embellis sous son Règne. Au-dessus de chaque piédestal, il y a différentes figures peintes en saillie et isolées, qui toutes ainsi que les bustes, représentent par leurs attributs, ou les vertus particulières que possède cet auguste monarque, ou les Arts qu’il prend soin de faire fleurir. L’effet que font ces Figures est d’autant plus beau, que se trouvant chacune entre deux colonnes, elles forment une juste symétrie, qui ne sauroit être que très agréable à la vue. Vers le milieu du temple s’élève une manière d’arc triomphal, soutenu par huit colonnes d’ordre ionique, avec une espèce d’Attique au-dessus de la corniche, où le Roi est représenté. La Victoire et la Gloire sont à ses côtés, dont l’une lui présente une couronne, et l’autre une branche de laurier, le tout de marbre blanc. On voit dans le fond du temple un autel de marbre serpentin. Il est armé de colonnes, figures, festons de fleurs et trophées d’armes. Les yeux se sont à peine arrêtés sur toutes ces magnificences, qu’on découvre Mars dans un char orné de tout ce qui peut le faire connoître pour le Dieu qui préside aux combats. Il paroît au plus haut des nues, et s’abaissant