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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/212

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chanson du premier satyre

Deux beaux yeux me charment,
Leurs traits me désarment ;
Mais s’ils ne sont doux,
Nargue de leurs coups.
J’aime une Maîtresse
Qui me tend les bras.
Fi de la rudesse.
Avec mille appas
La Beauté tigresse
Ne me plairoit pas.

Qu’est-ce ? Et bien ? N’ai-je pas une voix qui résonne ?

astérie

Elle a de quoi nous charmer.

second satyre

Pour cesser de l’estimer,
Écouter comme j’entonne.

chanson du second satyre

Un jour la jeune Lisette
Couchée à l’ombre d’un Bois,
Disait d’une triste voix,
Hélas ! Hélas ! Faut-il rêver seulette,
Et ne pourroit-on quelquefois
Se trouver deux à rire sur l’herbette ?
Un Berger survint
Qui lui tint
Bonne et douce compagnie.
Sur la rencontre au Bois, dès qu’on en eut le vent,
On fit jaser la Calomnie,
Qui mit cent contes en avant ;
Mais Lisette laissa médire.
Le Berger l’avoit fait rire,
Elle y retourna souvent.