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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/265

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Et pour l’essentiel, en bonne solitude
Elle n’y fait point de façon.

florise

C’est se tirer avec adresse
D’un pas dont avec peine une autre sortiroit.
Mais, ma Sœur, qui vous entendrait…

astérie

J’agis comme je parle, et jamais de finesse,
C’est le moyen de marcher droit.
Pour vous, qui n’avez point d’égale
En vertueux tempérament,
Et qui sur le moindre enjouement
Me faites la Mercuriale,
Dites-moi, de grâce, comment
Vous vous trouvez dans ce lieu solitaire ;
Car comme moi qui n’en fais point mystère,
Vous n’y cherchez point un Amant ?

florise

Je venois voir les aimables Dryades
Qui font leur demeure en ce Bois.
Les doux accents de leurs charmantes voix
Méritent bien les promenades
Que je fais ici quelquefois.


astérie

Ne viendroit-il jamais quelque Faune avec elles
Qui vous parleroit à l’écart ?
Avec un Mortel, c’est hasard
Si vous quittez le parti des Cruelles ;
Mais pour un Demi-Dieu, c’est une affaire à part.

florise

Il faut que votre humeur badine
Trouve toujours à s’exercer.

astérie

À croire en vous l’air prude qui domine,
De votre retenue on ne peut trop penser,
Mais rien n’est si trompeur quelquefois que la mine.


florise

La vôtre ne l’est point ; et vous voir une fois,