Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/288

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Toute intrigue m’effraie, et j’ignore…

astérie

Courage.
À te donner leçon je veux bien m’engager.
Il ne t’en coûtera qu’un droit d’apprentissage
Qui te paroîtra si léger,
Que tu croiras me devoir davantage.
Malgré ton point d’honneur, tu n’es pas si sauvage.
Qu’à n’être plus farouche on ne pût t’obliger.

florise

Sans perdre temps à m’entreprendre,
Si vous avez des douceurs à conter,
Ma Compagne est toujours en humeur d’écouter,
Et saura mieux que moi…

astérie

Pourquoi vous en défendre ?
Est-ce que vous craignez d’avoir l’âme si tendre,
Que vous ne puissiez résister

florise

Mais c’est vous faire tort…

astérie

Tort, ou non, sans querelle.
Si j’étois ce qu’il est, je serois de son goût.
Pour un cœur que l’amour au vrai triomphe appelle,
Une Prude adoucie est un friand ragoût,
Et je vous en voudrois plutôt qu’à la plus belle.

florise

Si je n’ai pas ce vif éclat
Dont votre jeunesse vous flatte,
Qu’il nous juge, et qu’il dise…

palémon

Entre vous le débat.
La question est délicate,
Et c’est plus que vuider une affaire d’État.

astérie

Fais-nous donc part de ta magie,
Et nous dis d’où ton maître en a pu tant savoir.