Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/372

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Les plus belles chaînes
Font voir mille peines
À qui n’aime pas ;
Mais quand on aime
Ce n’est plus de même,
Tout est plein d’appas.

Olympe.

L’un & l’autre ont la voix charmante.

Le Chevalier.

On auroit peine à mieux chanter.

La Comtesse.

La beauté de la fête a passé mon attente.

Olympe.

L’inconnu l’ordonnant, aviez-vous à douter
Qu’elle ne fût toute galante ?

Comus.

Hé bien, pour toucher votre cœur,
Comus a-t-il sû satisfaire,
En dieu d’importance & d’honneur,
À tout ce que l’Amour l’avoit chargé de faire ?

La Comtesse.

Comus peut s’assurer par tout de son bonheur,
Si Comus s’en fait un de plaire ;
Mais comme en terre quelquefois
La divinité s’humanise,
Le dieu Comus pourroit m’apprendre à qui je dois
Le divertissement dont il me voit surprise.

Comus.

Un secret qu’à conserver
Ma qualité de dieu m’engage.
Si de ses soins l’Amour qui veut vous éprouver,
Peut espérer quelque avantage,
Il m’attend dans le ciel où je le vais trouver.
Employez-moi pour le message.

La Comtesse.

Je ne m’explique pas ainsi.
Je veux connoître avant qu’entrer en confidence.