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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/44

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Le mien pour Polixène à tel point s’intéresse,
Que si…

ACHILLE

Vous souffrirez, Prince, je le confesse,
Le revers est fâcheux, mais j’ai beau le savoir,
Ce que vous demandez n’est pas en mon pouvoir,
Ce seroit vous flatter qu’en garder l’espérance.

PYRRHUS

Et bien, Seigneur, ma vie est en votre puissance,
Vous pouvez me l’ôter, commandez, je suis prêt,
Mon respect sans murmure acceptera l’arrêt.
Pour qui voit tant de maux unis à le poursuivre,
Ce n’en sauroit être un que de cesser de vivre ;
Mais je vous le redis, à moins d’un prompt trépas,
Mon Rival, quel qu’il soit, doit redouter mon bras.
Fut-il environné de tout ce que la Grèce…

ACHILLE

C’est en croire un peu trop la douleur qui vous presse,
Mais d’un amour trompé je sais quels sont les droits,
Et veux bien en souffrir une seconde fois.
Cependant apprenez que contre votre audace
J’appuierai hautement le rival qu’on menace,
Et que si votre main s’apprête à le percer,
C’est par moi, par mon sang qu’il faudra commencer.


Scène III


Pyrrhus, Antilochus.

PYRRHUS

Non, de tous les malheurs le plus épouvantable,
N’a jamais approché de celui qui m’accable.