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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/447

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Si les traits des Amours ne peuvent se parer,
N’est-ce pas une erreur extrême
De s’obstiner à différer,
S’il faut tôt ou tard que l’on aime ?

Un second Jardinier.

Tous les momens que l’on differe,
Sans éteindre nos feux, contraignent nos desirs.
L’amour est un mal nécessaire,
Et l’on dérobe à ses plaisirs
Tous les momens que l’on differe.



NOUVEAU DIVERTISSEMENT
DU TROISIÈME ACTE.


Une bande de Bohémiens & de Bohémiennes viennent dire la bonne-avanture à la comtesse, & forment un divertissement mêlé de chansons & de danses.
Une Bohémienne.

Un inconnu pour vos charmes soupire ;
Son sort égaleroit celui des dieux,
S’il pouvoit lire
Dans vos beaux yeux,
Qu’avec plaisir vous souffrez en ces lieux
Les soins qu’il prend de vous le faire dire.

Sur son destin que faut-il qu’il apprenne ?
D’un tendre aveu soulagez le souci
D’un cœur en peine
D’être éclairci,
Nous disons la bonne-avanture ici ;
Ne pourrons-nous l’instruire de la sienne ?