Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/543

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène V.

LÉON, ROGER.
Léon.

Que vois-je ? Me trompé-je ? Ô ciel, quelle surprise !

Roger.

Seigneur.

Léon.

Seigneur.Je puis donc croire au rapport de mes yeux ?
C’est vous, mon cher Hyppalque, Hyppalque est en ces lieux ?

Roger.

J’y viens être témoin de la nouvelle gloire
Que répandra sur vous une illustre victoire.
Pour voir rendre justice à votre hommage offert,
J’apprens qu’en ce grand jour le champ vous est ouvert.
Des soins que ce projet depuis long-temps vous coûte,
Le prix a tant d’appas…

Léon.

Le prix a tant d’appas…Le prix est grand sans doute ;
Mais pour en bien juger, il faudroit comme moi
De l’excès de l’amour s’être fait une loi,
Avoir senti long-temps le charme qui m’enchante.
Ah ! Si vous connoissiez tout ce qu’est Bradamante,
Si vous-même aviez vû quels nobles sentimens
De son cœur généreux reglent les mouvemens !

Roger.

Par votre attachement je voi tout son mérite.
Et lorsque sa conquête au combat vous invite
Votre amour…