Page:TMI - Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, vol. 1, 1947.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

2. Aspect général. Le malade était couché, rigide, dans son lit dans une position parkinsonienne avec de petits tremblements de la mâchoire et des mains. La peau était atrophique et sèche, et la face externe de la main était pigmentée. Les artères temporales ressortaient et étaient sinueuses. La face est comme un masque, les veinules sont dilatées sur les joues. On remarque une considérable déperdition des tissus du corps, notamment aux extrémités, qui montrent aussi des modifications trophiques et acrocyanotiques.

3. Examen neuropsychiatrique. Le malade est couché dans son lit, sur le dos, dans une position d’immobilité, sa face est comme un masque. Les jambes sont partiellement fléchies, ainsi que les coudes, qui sont fermement pressés contre le tronc. La rigidité musculaire est générale et due à l’hypertonus d’une lésion de la région extra-pyramidale.

Lorsque les docteurs entrèrent dans la pièce, le malade fixa sur eux son regard, répondit à leur salut par « Guten Tag » et leur donna la main quand ils lui tendirent la leur. Il leur serra la main normalement, mais il ne put relâcher son étreinte ni retirer sa main et il continua à serrer la main de son médecin ; ceci était dû à la présence d’un réflexe d’étreinte, qui était plus marqué à la main gauche qu’à la main droite. Lorsqu’on lui demanda comme il se sentait, « Gut » répondit-il, mais il ne répondit pas à toutes les autres questions. Il était silencieux et ne montrait aucun signe de réaction aux autres questions et ne sembla pas les comprendre, non plus qu’à de simples injonctions comme « Ouvrez la bouche », « Tirez la langue », « Regardez par ici ». Seules des excitations douloureuses et désagréables provoquaient une réaction, et il avait simplement alors sur le visage une expression de mécontentement, accompagnée parfois de grognements de désapprobation.

Les troubles dans sa réaction verbale n’étaient pas dus à une dysarthrie, car le malade pouvait prononcer très distinctement les mots qu’il employait. Ils n’étaient pas dus non plus à une aphasie motrice, car les quelques mots qu’il dit furent prononcés correctement, et lorsqu’il essaya de répondre aux questions, il n’employa jamais le jargon inintelligible du véritable aphasique.

Le malade était indifférent, apathique et ses relations avec le monde extérieur étaient déficientes ; il manquait d’initiative, manifestait une insuffisance d’émotion. Il ne parlait pas spontanément, et sa réaction, en réponse à des excitations douloureuses, était élémentaire.

L’examen neurologique montre les anomalies suivantes : il y avait faiblesse du côté droit de la face, d’origine supranucléaire. Les pupilles réagissaient vivement à la lumière et apparaissaient normales, sauf que la gauche était un peu plus grande que la droite.