du professeur Delay, il refusa catégoriquement des narcotiques et lui expliqua, qu’en général, il ne prendrait toutes les mesures nécessaires au traitement de son amnésie qu’à l’achèvement du Procès.
Tout ce qui a été exposé ci-dessus, nous en sommes convaincus, si l’on prend comme base le comportement anormal de l’accusé, permet de conclure ainsi :
1. Il n’y a aucun changement typique dans la personnalité psychologique de M. Hess, en ce qui concerne la maladie progressive appelée schizophrénie, donc les troubles mentaux dont il souffrait périodiquement pendant son séjour en Angleterre ne peuvent être considérés comme des manifestations de psychogénie paranoïque et doivent être reconnues comme l’expression d’une réaction psychogénique paranoïde, c’est-à-dire la réaction compréhensible d’un être déséquilibré (psychologiquement) à la suite d’un événement (l’échec de sa mission, son arrestation et emprisonnement). Une telle interprétation des déclarations incohérentes de Hess en Angleterre est confirmée par leur disparition, réapparition et disparitions répétées dépendant des circonstances extérieures qui influencèrent l’état mental de Hess.
2. La perte de mémoire de Hess n’est pas le résultat d’une maladie mentale mais représente une amnésie hystérique à la base de laquelle est une tendance à la fois subconsciente et consciente vers la légitime défense. Un tel comportement cesse souvent lorsque la personne hystérique est mise en face d’une situation qui l’oblige à se conduire correctement. Donc, l’amnésie de Hess peut se terminer lorsqu’il sera obligé de comparaître devant le Tribunal.
3. Rudolf Hess avant son évasion en Angleterre ne souffrait d’aucune sorte de démence ; il n’en est pas davantage atteint actuellement. Il fait preuve d’un comportement hystérique avec les signes d’un caractère consciemment et intentionnellement simulé qui n’exclut pas sa responsabilité à l’égard de l’Acte d’accusation.