Page:TMI - Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, vol. 1, 1947.djvu/200

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« 2e point. — Nous demandons l’égalité de droits pour le peuple allemand vis-à-vis des autres nations ; l’abrogation des Traités de Paix de Versailles et de Saint-Germain ;

« 3e point. — Nous demandons de la terre et des territoires pour nourrir notre peuple et la possibilité d’employer à la colonisation l’excédent de notre population ;

« 4e point. — Peut seul être citoyen un membre de la race. Est membre de la race celui-là seul qui est de sang allemand, sans considération de croyance. Aucun Juif ne peut être membre de la race ;

« 22e point — Nous demandons l’abolition de l’armée de métier et la création d’une armée nationale. »

Celui de ces buts que le parti nazi semble avoir considéré comme le plus important, et dont presque tous les discours publics faisaient mention, était d’effacer la « honte » de l’Armistice et de supprimer les restrictions imposées par les Traités de Paix de Versailles et de Saint-Germain. C’est ainsi que, dans un discours caractéristique prononcé à Munich le 13 avril 1923, Hitler déclara, au sujet du Traité de Versailles :

« Le Traité a été conclu en vue de conduire à la mort vingt millions d’Allemands et de ruiner la nation allemande… Au moment de sa création, notre mouvement formula trois demandes :

« 1. Abolition du Traité de Paix ;

« 2. Unification de tous les Allemands ;

« 3. Espace et terres pour nourrir notre nation. »

La demande d’unification de tous les Allemands dans la « Plus Grande Allemagne » devait jouer un rôle important dans les événements qui précédèrent l’annexion de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie ; l’abrogation du Traité de Versailles devait servir de prétendue justification à la politique allemande ; les revendications territoriales allaient servir de prétexte à l’acquisition d’« espace vital » au détriment des autres nations ; l’exclusion des Juifs de la race allemande devait conduire aux atrocités dont furent victimes les populations juives et la demande visant à obtenir une armée nationale devait avoir pour conséquence des mesures de réarmement intensif et, finalement, la guerre.

Le 29 juillet 1921, le Parti, qui avait pris le nom de « National-Sozialistische Deutsche Arbeiterpartei » (NSDAP) fut réorganisé et Hitler en devint le premier « président ». Ce fut au cours de cette année que les Sturmabteilungen, ou SA, furent fondées et placées sous le commandement de Hitler. Le but était de constituer une force paramilitaire qui protégerait les chefs nazis contre les attaques des partis politiques rivaux et qui maintiendrait l’ordre dans les réunions du parti national-socialiste. En réalité, on s’en