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DU ROYAUME

dont on fait cuire le cœur. Le Caufir en mange la moitié, et donne le reste au musulman. Les deux contractans se mordent ensuite doucement l’un l’autre à la région du cœur, et le traité est conclu.

Bien que les persécutions des musulmans les aient exaltés jusqu’à la fureur, les Caufirs n’en sont pas moins un peuple doux, affectueux et bienveillant. S’ils sont prompts à s’irriter, ils s’apaisent aussi facilement. Ils sont gais, badins, et mènent une vie sociable et joyeuse. Les mahométans eux-mêmes éprouvent leur bonté lorsqu’ils les ont reconnus pour leurs hôtes. Mollah-Nujib eut un jour besoin de la protection de plusieurs Caufirs contre un de leurs compatriotes, qui étoit ivre ; jamais il ne fut insulté