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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/107

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DE SIAM. Livre II.

tuéuſes & marquent le Cap plus Oriental de prés de trois dégrez, qu’il n’eſt en éffet. Monsieur l’Abbé de Choiſi en voulut être témoin, & ſe réduiſit à mener avec nous la vie d’Obſervateur durant quelque temps.

Sur le ſoir on nous envoya dire du Vaiſſeau, qu’il falloit s’y rendre le jour ſuivant de bonne heure ; nous allâmes aussitôt tous six à la Fortereſſe prendre congé de Meſſieurs les Hollandois, & leur témoigner nôtre reconnoiſſance : car il eſt vray qu’on ne peut rien ajoûter ny aux honnétetez, ny au bon traitement que nous en avons reçûs. Nous trouvâmes encore en entrant dans le Vaiſſeau des preſens de Thé, & de vin de Canarie, que Monsieur le Gouverneur nous envoyoit, qui se ſentit obligé d’un Microscope, & d’un petit Miroir ardent que nous luy preſentâmes.

Tous ces Meſſieurs partirent extrêmement touchez de nôtre départ. Nous prions Dieu, diſoient-ils, en nous embraſſant tendrément, que les deſſeins pour leſquels vous allez à la Chine réüſſiſſent heureuſement, & que vous ameniez un grand nom bre d’Infidellcs à la connoiſſance du vray Dieu. Nous les quittâmes enfin fort touchez nous mêmes de leurs bons ſentimens

Mons.le Commandeur envoye divers presens aux Jésuites.

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