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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/113

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DE SIAM. Livre II.

ſentirent pour une certaine quantité de Tabac & d’Eau de Vie, à leur ceder ce Pays-là & à ſe retirer plus avant dans les Terres. Cet accord fut fait environ l’an 1653. depuis ce tems-là ils ont beaucoup travaillé pour ſe bien établir au Cap. Ils y ont à preſent un grand Bourg avec un Fort de cinq Baſtions, qui commande toute la Rade. L’Air y eſt très bon, la Terre excéllente, les Bleds y croiſſent comme en Europe. On y a planté des Vignes qui rapportent un Vin très délicat.

Les différens animaux qu’on trouve au Cap.

Le Gibier s’y trouve de tous côtez en abondance. Nos Officiers revenoient de la chaſſe avec des Chevreüils, des Gazelles, des Faiſans & quantité de Perdrix aussi groſſes que les Gelinotes de France. Il y en a de quatre ſortes ; les Bœufs & les Moutons ſe prennent plus avant dans les Terres chez les Sauvages du Païs : mais ce trafic est réſervé ſeulement à ceux de la Campagne, qui les achètent pour un peu de Tabac, & qui les revendent aprés aux Habitans du Cap, & aux Etrangers qui viennent y chercher des rafraîchiſſemens. Nous y avons vû des Moutons qui pesoient juſqu’à quatre-vingt livres, & qui étoient de très bon goût.

On y trouve auſſi des Civetes, beaucoup de Chats ſauvages, des Lions,

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