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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/166

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VOYAGE

à mollir, que nous ne faiſions preſque plus de chemin. La nuit du dix-ſeptiéme au dix-huitiéme de ce même mois, nous repaſſâmes le Tropique du Capricorne & depuis ce jour-là nous allâmes toûjours au plus prés du vent juſques à la vûë de l’Iſle de Java.

Précaution dont on doit ſe ſervir dans cette navigation.

Car nous craignions de tomber trop au Nord, & par conſequent au deſſous du détroit de la Sonde ; ce qui nous eût fort embaraſſé : parce que les vents qui régnent de ce côté-là, & ſes courans qui s’y trouvent, ne nous permettant pas d’y entrer, nous aurions été obligez de relâcher à l’Iſle de Ceilon ou à Sumatra. C’eſt pourquoy nous ſouhaittons, que les vents nous permiſſent de porter plus à l’Eſt, afin de gagner la terre de Java. Cependant comme on vit que les vents contraires continuoient toûjours, le Mercredy vint-cinquiéme de Juillet, on tint conſeil pour déterminer ſi on porteroit toûjours au Nord Eſt, pour paſſer entre l’Iſle des Cocos & le Trial, où ſi on iroit reconnoître la nouvelle Hollande. Deux de nos Pilotes furent de ce dernier avis, fondez ſur des inſtructions particulières, qui le marquoient ; & ils diſoient que les vents ne changeroient point, & que ſi on alloit reconnoître ces terres, ils deviendroient favorables pour entrer dans le détroit de

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